A MATINES. m1 Car enfin c'est ton roi, ton seigneur, ton dieu même, Qu'on fera gloire d'adorer. Les princesses de Tyr te rendront leur hommage, Avec même respect qu'on t'aura vu pour lui : Le riche avec ses dons briguera ton suffrage, 5 5 Et réclamera ton appui. Mais si l'âme au dedans n'est encor mieux ornée, Reine, ce sera peu que l'ornement du corps, Bien que la frange d'or en fleuron contournée Y borde cent divers trésors. 6o De cent filles d'honneur tu te verras suivie, Quand il faudra paroître aux yeux d'un si grand roi; Et tes plus proches même y verront sans envie Qu'on les y présente après toi. Toutes en montreront une allégresse entière, 65 Toutes y borneront leurs plus ardents souhaits, Toutes estimeront à faveur singulière Le droit d'entrer en son palais, Pour récompense enfin d'avoir quitté tes pères, Il te naîtra des fils plus grands, plus braves qu'eux, 7o Qui feront recevoir tes lois les plus sévères Aux peuples les plus belliqueux. La terre qu'on verra trembler devant leur face Conservera sous eux ton digne souvenir; Et l'on respectera ton nom de race en race, - 5 Dans tous les siècles à venir. Toutes les nations en ta faveur unies