A LAUDES. Lune, à qui chaque nuit fait changer de splendeur, Astres étincelants, lumière inépuisable, Louez à l'envi sa grandeur. Vastes cieux, prisons éclatantes, Qui renfermez les airs, et la terre, et les eaux, Réservoirs suspendus, mers sur le ciel flottantes, Imitez ces brillants flambeaux. Quand il lui plut vous donner l'être, Le rien fut sa matière, et l'ouvrier sa voix : Il ne fit que parler, et ce grand tout pour naître N'en attendit point d'autres lois. Il égala votre durée A celle que dès lors il choisit pour les temps : Il prescrivit a tous une borne assurée, Il vous fit des ordres constants. Louez-le du fond de la terre, Abîmes dans son centre à jamais enfoncés : Exaltez ainsi qu'eux ce maître du tonnerre, Fiers dragons, et le bénissez. Bénissez-le, foudres, ora ores, a Frimas, neiges, glaçons, grêles, vents indomptés, Qui ne mutinez l'air et n'ouvrez les images Que pour faire ses volontés. Vous, montagnes inaccessibles, Vous, gracieux coteaux qui parez les vallons; Arbres, qui portez fruit, Cèdres incorruptibles, Qui bravez tous les aquilons; Vous, monstres, vous, bêtes sauvages, 1.59 l0 15 20 25 3o 35 Serpents qui vous cachez aux lieux les plus couverts; Animaux qui peuplez nos champs et nos bocages, Volages habitants des airs;