À PRIME. Je vous salue, Marie, etc. Ô grand Dieu, de qui tout procède, etc.\footnote{Voir ci-dessus p. xyz} Louez le Seigneur. HYMNE. Bénin sauveur de la nature, Souviens-toi que d'un criminel Tu pris la forme au sein d'une vierge très-pure, Et daignas comme nous naître enfant et mortel. Ô mère de grâce, ô Marie, Qui n'es que douceur et qu'amour, Contre nos ennemis protège notre vie, Et rends-toi notre asile au grand et dernier jour. Gloire à toi, merveille suprême, Dieu, par une vierge enfanté ! Même gloire à ton Père, au Saint-Esprit la même, Et durant tous les temps et dans l'éternité ! ANTIENNE. Marie est élevée. PSAUME LIII. Si vous ne voulez pas, Seigneur, que je périsse, En votre nom faites ma sûreté : Montrez votre puissance à me rendre justice, Et déployez votre bonté. Il m'en faut, roi des rois, une assistance entière : Daignez ouïr la voix d'un malheureux ; Il ose jusqu'à vous élever sa prière, Ne rejetez pas d'humbles vœux. D'un perfide étranger l'impitoyable envie Me va réduire à périr en ces lieux : Un puissant ennemi cherche à m'ôter la vie, Sans vous avoir devant les yeux. Mais le cœur me le dit, leur rage forcenée Succombera sous de plus justes coups ; Et cette âme, Seigneur, que vous m'avez donnée Verra son défenseur en vous. Renversez leurs fureurs sur leurs coupables têtes, Exterminez ces lâches ennemis ; Écrasez leur orgueil sous leurs propres tempêtes, Suivant que vous l'avez promis. J'oserai vous offrir alors un sacrifice, Et ferai voir à tout notre avenir Combien sert votre nom à qui lui rend service, Et combien on le doit bénir. Je dirai hautement : \og De toutes mes misères Le Tout-Puissant m'a si bien garanti, Que j'ai vu trébucher les haines les plus fières De tout le contraire parti. \fg Gloire au Père éternel, la première des causes ! Gloire à son Fils, gloire à l'Esprit divin ! Et telle qu'elle étoit avant toutes les choses, Telle soit-elle encor sans fin ! PSAUME LXXXIV. Il vous a plu, Seigneur, bénir votre contrée, Ce cher et doux climat choisi sur l'univers ; Et par tant de soupirs votre âme pénétrée A tiré Jacob de ses fers. Vous avez répandu les bontés d'un vrai père Sur ce que votre peuple a commis de péchés ; Et pour ne les plus voir d'un regard de colère, Votre amour vous les a cachés. Toute cette colère enfin s'est adoucie ; Vous avez détourné les traits de sa fureur, Et de tous les excès dont nous l'avons grossie Vous avez pardonné l'erreur. Changez si bien nos cœurs qu'elle se puisse éteindre, Qu'elle n'y trouve plus de quoi se rallumer : Sa plus faible étincelle est toujours trop à craindre À qui ne veut que vous aimer. Pourriez-vous, Dieu tout bon, pourriez-vous sur nos têtes Tenir le bras levé durant tout l'avenir ; Et ne quitter jamais ces foudres toujours prêtes À vous venger et nous punir ? Non, non, ce vieux courroux fait place à la clémence ; Il s'est évanoui pour lui laisser son tour : Vous allez rendre à tous la joie et l'assurance De voir régner tout votre amour. Hâtez-vous de montrer en prince débonnaire Cet effet de pitié si longtemps attendu : Faites-nous le grand don de votre salutaire ; Vous l'avez promis, il est dû. Peuple, faites silence a cette voix secrète Par qui le Tout—Puissant s'en explique avec moi ; Et je vais vous apprendre en fidèle interprète Quelle paix suivra votre foi. Ce sera cette paix dont sa bonté suprême De ses vrais serviteurs remplit la sainteté, Et que possède un cœur qui rentrant en soi-même En chasse toute vanité. Ce divin salutaire est bien près de paraître, De se rendre visible aux yeux de qui le craint : Oui, sa gloire est bien près de se faire connaître À ce que la terre a de saint. La rencontre s'est faite, après tant de colère, De la miséricorde avec la vérité : La justice et la paix par un baiser sincère Marquent notre félicité. Je vois naître déjà d'une terre sans vice La même vérité pour qui nous soupirons, Et du plus haut du ciel cette même justice Descendre sur nos environs. Je ne m'en dédis point : le grand maître du monde Fait briller tout l'éclat de sa bénignité ; La terre, par lui seul et pour lui seul féconde, Va donner le fruit souhaité. La justice en tous lieux lui servira de guide, Elle lui tracera ses routes ici-bas, Et mettra dans la voie où le vrai bien réside Quiconque s'attache à ses pas. Gloire au Père éternel, la première des causes ! Gloire au Verbe incarné ! Gloire à l'Esprit divin ! Et telle qu'elle étoit avant toutes les choses, Telle soit-elle encor sans fin ! PSAUME CXVI. Nations, qui peuplez le reste de la terre, Bénissez toutes le Seigneur : Peuples, que la Judée en ses cantons resserre, Louez comme elles sa grandeur. Vous voyez, nations, sa grâce descendue, Et vous, peuples, sa vérité : Toutes deux sont pour vous d'une égale étendue, Et durent a l'éternité. Gloire au Père éternel, la première des causes ! Gloire au Fils, à l'Esprit divin ! Et telle qu'elle étoit avant toutes les choses, Telle soit-elle encor sans fin ! ANTIENNE. Marie est élevée dans le ciel : les anges s'en réjouissent, ils en louent et bénissent le Seigneur. CHAPITRE. (Cantique des cantiques, VI.) Qui est celle qui s'avance comme une aurore qui se lève, belle comme le soleil, terrible comme une armée rangée en bataille ? R. Rendons grâces à Dieu. V. Ayez agréable, Vierge sacrée, que je publie vos louanges. R. Donnez-moi de la vertu contre vos ennemis. Seigneur, ayez pitié de nous. Jésus-Christ, ayez pitié de nous. Seigneur, ayez pitié de nous. V. Seigneur, écoutez ma prière. R. Et que mes clameurs aillent jusqu'à vous. ORAISON. Seigneur, qui avez daigné choisir le palais virginal de la bienheureuse vierge Marie, pour y faire votre demeure, nous vous supplions de faire qu'étant fortifiés par sa défense, nous puissions assister avec joie à la solennité qui se fait en sa mémoire : nous vous en conjurons, véritable Dieu, qui vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. R. Ainsi soit-il. V. Seigneur, écoute; ma prière. R. Et que mes clameurs aillent jusqu'à vous. V. Bénissons le Seigneur. R. Rendons grâces à Dieu. V. Que les âmes des fidèles reposent en paix par la Miséricorde de Dieu. R. Ainsi soit-il.